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Pour la reconnaissance de l’Etat palestinien par l’ONU
Appel aux jeunes Israéliens

Par Jawad Kerdoudi


Président de l’IMRI (Institut Marocain des Relations Internationales)

Le conflit israélo-palestinien persiste depuis plus d’un demi-siècle sans qu’aucune issue n’apparaisse à court terme. Au contraire, le gouvernement actuel d’Israël composé de la droite et de l’extrême- droite ferme la porte à toute négociation sérieuse avec les Palestiniens. Il continue à développer la colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem, après avoir dressé un mur de séparation empiétant sur le territoire palestinien.

Une lueur d’espoir est née avec l’élection de Barack Obama à la présidence des Etats-Unis. Ce dernier dans le fameux discours du Caire du 5 Janvier 2009 a annoncé la révision de la politique américaine vis-à-vis des Arabes, et s’est prononcé clairement pour l’existence de deux Etats vivant côte à côte : Israël et la Palestine. Malheureusement, sa tentative de faire arrêter la colonisation israélienne en Cisjordanie et à Jérusalem a échoué, face à l’intransigeance de Netanyahu. Le puissant lobby pro-israélien aux Etats-Unis, et l’approche de nouvelles élections présidentielles l’empêchent de prendre une position plus équilibrée sur le problème israélo-palestinien.


Les Palestiniens et à leur tête Mahmoud Abbas, après avoir épuisé toutes les possibilités de négociations avec Israël, ont décidé de demander à l’ONU le 20 Septembre prochain la reconnaissance de l’Etat palestinien. Il est tout à fait juste que l’ONU réponde positivement à cette demande. Les Palestiniens sont assurés de recevoir 150 voix positives sur les 193 que compte l’Assemblée Générale de l’ONU. Mais pour être reconnu membre de l’ONU à part entière, l’Etat palestinien a besoin du vote du Conseil de société. Seuls aujourd’hui les Etats-Unis ont annoncé qu’il émettrait leur veto contre la reconnaissance de l’Etat palestinien. Cette position est incompréhensible et injuste, vu que les Etats-Unis sont pour l’existence d’un Etat palestinien. Les Etats-Unis doivent savoir que leur veto ruinerait tous les efforts du Président Obama pour améliorer l’image de son pays auprès des Arabes et des Musulmans.


L’Europe et en particulier la France, doivent jouer un rôle pour amener un changement de la position américaine. L’Europe doit se démarquer de la position américaine, et montrer qu’elle soutient la juste cause palestinienne. L’Espagne est déjà favorable à un vote positif en faveur de l’Etat palestinien. Il reste à convaincre l’Allemagne et le Royaume-Uni pour parvenir à un vote unique des pays européens. Si l’Etat palestinien n’est pas reconnu par l’ONU, il y a risque d’une aggravation de la situation au Moyen-Orient, avec une nouvelle « Intifada » du peuple palestinien, et une réaction violente des autres pays Arabes après les révolutions qui ont eu lieu en Tunisie, Egypte et Libye. D’ores et déjà, le peuple égyptien a attaqué au Caire l’Ambassade israélienne, brûlant son drapeau, et jetant par les fenêtres ses archives.


Les Israéliens et notamment les jeunes, à l’instar de ce qui s’est passé à Tunis, au Caire et Tripoli ont provoqué une grande manifestation à Tel Aviv le trois Septembre dernier, regroupant plus de 300.000 personnes. Depuis la place de l’Etat à Tel Aviv, ils se sont élevés contre la médiocre qualité de leur vie, la répartition inégalitaire des richesses, et ont préconisé le retour au travaillisme social solidaire des « pères fondateurs » de l’Etat d’Israël. A ces jeunes, je lance un appel pour leur dire qu’au delà des considérations matérielles, et afin de préserver leur avenir et celui de leurs enfants, ils doivent avant tout conclure la paix avec les pays Arabes voisins, et reconnaître aux Palestiniennes un Etat vivant côte à côte d’Israël. D’ailleurs les conditions matérielles ne peuvent être améliorées, tant que l’Etat d’Israël persiste dans un état de belligérance vis-à-vis des Palestiniens et des pays Arabes voisins. Pour cela, il doit maintenir une armée forte et dispendieuse, déployer un grand nombre de soldats aux frontières avec l’Egypte, la Syrie, le Libye, et financer des forces de sécurité de plus en plus nombreuses. Les jeunes Israéliens doivent comprendre que la paix dans la région du Moyen-Orient ne pourra exister qu’après la résolution du problème palestinien, et des relations apaisées avec les pays Arabes. C’est pour cela que les jeunes Israéliens doivent manifester pour un changement de politique de leur gouvernement actuel, politique qui ne peut aboutir qu’à une impasse. Ou qu’ils provoquent de nouvelles élections, d’où sortira un nouveau gouvernement favorable à la paix. Mon souhait est qu’un jour prochain, les jeunes Arabes et Israéliens puissent fraterniser et construire ensemble un Moyen-Orient de paix et prospérité.

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