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Relations Maroc-Union européenne
Réussir le Statut Avancé

Par Jawad Kerdoudi


Président de l’IMRI (Institut Marocain des Relations Internationales)

Le Maroc a obtenu en 2008 le Statut avancé de l’Union européenne. Rappelons que ce statut permet à notre pays de bénéficier de toutes les attributions d’un pays membre, sauf la participation aux institutions politiques de l’Union. C’est une Feuille de route qui permettra au Maroc à terme d’intégrer le marché unique européen. Ce statut permet également dès maintenant au Maroc de participer aux Agences et programmes de l’Union européenne. Les moyens pour atteindre les objectifs du statut avancé sont le dialogue politique renforcé, l’appui à la modernisation de l’économie, et l’assistance financière notamment par l’appui aux réformes structurelles.

L’une des conditions principales pour la réalisation du statut avancé pour le Maroc est le rapprochement législatif et la convergence réglementaire avec l’Union européenne. Ceci a été réalisé par les pays est-européens qui ont intégré dans leur législation l’acquis communautaire lorsqu’ils ont adhéré à l’Union européenne. Pour le Maroc, il s’agit d’une convergence sélective et séquencée, fixée d’un commun accord par les deux parties. Afin d’atteindre cet objectif, et après un long travail et préparation, a été signée le 23 Février 2012 une Convention de financement qui accorde au Maroc un budget de 2 Milliards de dirhams, qui est le plus vaste programme de coopération financé par l’Union européenne au Maroc. Cette convention a été signée du côté marocain par le Ministre de l’économie et des finances, le Ministre délégué aux Affaires étrangères et à la coopération, et aussi pour la première fois le Secrétaire général du gouvernement, ce qui renforce l’engagement du Maroc.

La première partie de la convention de financement qui s’élève à un montant de 1 Milliard de dirhams couvre neuf secteurs jugés prioritaires. Il s’agit des normes industrielles, des transports, de la pêche maritime, de l’agriculture, de l’emploi, de l’eau, de l’enseignement supérieur, de la protection des consommateurs, et de la promotion des droits humains. Concrètement, des commissions bipartites composées des ministères marocains concernés, et des représentants de l’Union européenne, vont examiner pour chacun de ces secteurs les textes existants, et tenter de les harmoniser avec ceux de l’Union européenne. C’est un travail fastidieux et de longue haleine, qui exige beaucoup de détermination de part et d’autre.

La signature de cette convention financière est une nouvelle étape dans la consolidation des relations entre le Maroc et l’Union européenne. Elle renforce également la mobilité pour les marocains en ce qui concerne les étudiants, les chercheurs et les doctorants. Elle intervient alors que le Parlement européen a ratifié le 16 Février 2012 l’Accord agricole Maroc-Union européenne, qui va permettre une progression de nos exportations de fruits et légumes. Elle est en phase également avec le programme indicatif national doté de 580 Millions d’euros pour la période 2011-2013. La prochaine étape sera la finalisation de l’Accord sur le commerce des services, et l’élaboration in fine d’un Accord de libre-échange global et approfondi.

On ne peut que se féliciter de cette coopération stratégique du Maroc avec l’Union européenne, qui va permettre à notre pays de progresser sur le plan économique et social. Cependant, des efforts plus importants devront être fait par l’Union européenne concernant la mobilité des personnes, qui est indispensable pour accompagner l’intégration économique et sociale. De même, la promotion des investissements privés européens au Maroc est indispensable, à l’instar de ce qui a été réalisé dans les pays est-européens à la suite de leur adhésion dans l’Union européenne. Enfin, un dossier qui n’a pas encore été traité, est celui de l’accompagnement de l’Union européenne dans la nouvelle politique marocaine de régionalisation avancée. Beaucoup de nos régions sont encore pauvres et nécessitent un développement accéléré. L’Union européenne devrait envisager d’accorder au Maroc des fonds structurels pour le développement de ces régions. Doit-on rappeler que l’Espagne a reçu plus de 100 Milliards d’euros de fonds structurels pendant la période 1993-2006 afin de développer ses régions pauvres. Enfin, une attention toute particulière devrait être accordée par l’Union européenne aux secteurs sociaux tels que l’éducation, le logement social, et la santé.











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