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Assemblée Générale de l’ONU
Une Organisation impuissante et inefficace

Par Jawad Kerdoudi

Président de l’IMRI (Institut Marocain des Relations Internationales)


L’Assemblée Générale de l’ONU s’est ouverte le 25 Septembre 2012 à New York. Rappelons que l’Organisation des Nations Unies a été créée en 1945 par les vainqueurs de la seconde guerre mondiale. C’est une organisation intergouvernementale qui a pour objectif le maintien de la paix mondiale et la coopération dans les domaines du droit international, la sécurité internationale, le développement économique, le progrès social et le respect des droits de l’Homme. Elle est structurée en six institutions : l’Assemblé Générale, le Conseil de sécurité, le Conseil économique et social, la Cour internationale de justice, le Secrétariat ainsi que quinze institutions spécialisées. Les deux organes le plus importants sont l’Assemblée Générale qui traite principalement des maintien de la paix et de la sécurité internationale, et qui est constituée de six commissions spécialisées. L’Assemblée Générale ne joue qu’un rôle consultatif et n’émet que des recommandations. Les 193 Etats membres de l’ONU sont représentés au sein de l’Assemblée générale et disposent chacun d’une voix. La majorité du 2/3 est requise pour les résolutions traitant des questions importantes : paix, sécurité internationale, admission des nouveaux membres, budgets. Le Conseil de sécurité dispose du pouvoir exécutif, il émet des résolutions qui ont force exécutoire pour les Etats membres. Le Conseil de sécurité est composé de quinze membres dont cinq à titre permanent avec droit de véto : Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni. Les dix autres membres non permanents sont élus par l’Assemblée Générale pour un mandat de deux ans, et selon un quota par groupe de pays : Afrique (3), Asie (2), Amérique latine (2), Europe occidentale et autres Etats (2), Europe orientale (1). Les résolutions du Conseil de sécurité sont prises à la majorité de neuf voix sur quinze, comportant obligatoirement les cinq voix des membres permanents.

L’Assemblée Générale de l’ONU en cours aura à traiter de nombreux dossiers chauds. En premier lieu, le problème de la Syrie qui vit une véritable guerre civile depuis 18 mois et dont le bilan est de plus en plus lourd : 30.000 morts, 500.000 réfugiés, 2 millions de syriens manquent de produits de première nécessité. La situation au Sahel est également très dangereuse avec l’occupation du Nord du Mali par des jihadistes ayant introduit « la charia » dans cette région, et une crise alimentaire qui frappe 18 millions de personnes. Le problème du nucléaire iranien sera également débattu, avec la menace à peine déguisée du Premier ministre israélien Netannyahou d’attaquer les centrales nucléaires iraniennes à l’été 2013. Le Printemps arabe fera également l’objet de réunions spécifiques où seront discutés la grave situation au Yémen, en Egypte et en Libye, tous trois confrontés à de grands défis politiques et économiques. L’Afrique ne sera pas en reste avec la situation chaotique en Somalie où 2 millions de personnes souffrent de sécheresse, et l’instabilité politique en République du Congo où l’est du pays est gouverné par des rebelles. Enfin l’éternel problème palestinien, où le Président Mahmoud Abbas va demander à l’Assemblée Générale de l’ONU de doter la Palestine du statut d’Etat non-membre.

Que peut-on attendre de cette 67ème session de l’Assemblée Générale de l’ONU ?

Malheureusement pas grande chose du fait de l’organisation actuelle de l’ONU, qui concentre le pouvoir exécutif au sein du Conseil de sécurité. Ce dernier est partagé sur la question syrienne à propos de laquelle la Russie et la Chine mettent leur véto à toute résolution exigeant le départ du Président Bachar Al Assad. Sur la question du Sahel, les Etats-Unis et beaucoup d’Etats africains sont réticents à l’envoi d’une force militaire de la CEDEAO au Nord du Mali avec un appui logistique français. Sur le nucléaire iranien, il n’y a pas unanimité du Conseil de sécurité. Enfin par ce qui est de la Palestine, tout le monde connaît l’appui inconditionnel des Etats-Unis à Israël, empêchant toute réelle avancée de cette question.

En conclusion, il devient de plus en plus nécessaire de réformer radicalement l’organisation de l’ONU. Cette dernière créée en 1945 après la seconde guerre mondiale, ne répond plus à la structure du monde en ce début du XXIème siècle. La réforme doit porter principalement sur la composition et les attributs du Conseil de sécurité où un pouvoir exorbitant est accordé aux cinq membres permanents. L’organisation doit se doter également d’un Corps d’intervention militaire propre, et d’un Etat-major autonome. La grave crise financière et économique de 2008 a montré également la nécessité d’une gouvernance mondiale. Nous avons absolument besoin d’une organisation mondiale, qui tout en respectant la souveraineté des Etats, puisse appréhender et résoudre les problèmes de la planète qu’ils soient politiques, économiques, ou environnementaux.

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