Ce nouveau vote du Conseil de Sécurité est une victoire pour le Maroc.
Jawad Kerdoudi Président de l’IMRI (Institut Marocain des Relations Internationales)
Interview accordée par Jawad Kerdoudi : Président de l’IMRI à l’hebdomadaire international « Les Afriques » parue dans son dossier spécial du 23 Juillet au 23 Septembre 2015.
Suite au vote de la résolution de l’ONU qui a renouvelé le mandat de la Minurso pour une année (N° 2218 du 28 Avril 2015).
Jawad Kerdoudi, président de l’Institut marocain des relations internationales (IMRI), revient sur les dernières évolutions du dossier du Sahara, suite au vote de la résolution onusienne qui renouvelle le mandat de la Minurso pour une année. Un dossier qui semble évoluer en faveur du Maroc. Interview.
Les Afriques : Le Conseil de sécurité a prolongé d’un an le mandat de la Mission de l’ONU au Sahara occidental (Minurso), sans y ajouter la surveillance des droits de l’Homme que demandaient l’Union africaine et l’autre partie. Peut-on interpréter ce nouveau vote comme une victoire pour le Maroc ?
Jawad Kerdoudi : En effet, ce nouveau vote du Conseil de Sécurité est une victoire pour le Maroc, car les adversaires de notre intégrité territoriale ont fait beaucoup d’efforts pour ajouter aux attributions de la Minurso la surveillance des droits de l’Homme. Une telle éventualité aurait constitué une perte de souveraineté dans nos provinces sahariennes.
LA : Cette résolution qui a été votée par le Conseil de sécurité et qui conforte la position marocaine a été proposée par le Groupe des amis du Sahara (Etats-Unis, France, Espagne, Grande-Bretagne et Russie) qui suivent de près ce dossier. Les grandes puissances sont-elles en train de basculer en faveur de la proposition marocaine ?
J.K. : Les grandes puissances ont toujours soutenu la position marocaine dans la question du Sahara, car elles sont soucieuses de la stabilité de l’Afrique du Nord et n’ont aucun intérêt à voir un nouveau pays émerger dans cette région déjà soumise au terrorisme et au trafic de tout genre.
LA : L’ONU a également appelé à un recensement des populations de Tindouf. Comment analysez vous cette initiative ?
J.K. : Le Maroc et l’ONU ont à plusieurs reprises demandé le recensement des populations de Tindouf pour évaluer le nombre de personnes vivant dans ces camps, d’autant plus qu’une grande partie d’entre elles ne sont pas des réfugiés. Les donateurs de Tindouf veulent également le recensement pour proportionner leurs dons aux besoins de la population vivant dans ces camps.
LA : Les critiques proférées contre le Maroc par l’autre partie sur la question des droits de l’Homme sont-elles justifiées ? Que fait le Maroc pour garantir le respect des droits de tous ses citoyens, y compris les habitants des provinces du Sahara ?
J.K. : Depuis une décennie, le Maroc a fait beaucoup d’efforts pour promouvoir les droits de l’Homme. Cet effort est concrétisé par le Conseil national des droits de l’homme (CNDH) qui est très actif sur le plan législatif et qui réagit vigoureusement à toute atteinte aux droits de l’Homme. Le CNDH a ouvert des bureaux dans les provinces sahariennes pour être au plus près des réalités de cette région.
LA : Quelles sont les mesures prises par le Maroc pour favoriser le développement des provinces du Sahara et l’intégration des populations sahraouies ?
J.K. : Depuis 1975, le Maroc a fait de très grands efforts pour le développement des provinces sahariennes. Les Espagnoles qui ont quitté le territoire n’ont pas pratiquement laissé que très peu d’investissements. Le Maroc a dépensé des milliards de dirhams pour développer les infrastructures routières, l’urbanisation, les logements sociaux, la fourniture d’eau et d’électricité, la création d’entreprises publiques et privées pour promouvoir le développement économique et social. Toutes les personnes qui visitent ces provinces se rendent compte de visu de la transformation qu’elles ont subie en une quarantaine d’années.
Jawad Kerdoudi, Propos recueillis par Ibrahim Souleymane
23 juillet 2015 Les Afriques . 49
CHRONIQUES HEBDOMADAIRES DE l'IMRI