« La modernité inégale. Pouvoirs, avoirs et savoirs dans la construction
d’une modernité généralisée »
DOMINIQUE MARTIN Professeur honoraire des Universités, Lyon 2, Vice -Président de l’IMRI,
RESUME DE LA COMMUNICATION :
« CRISE LA MODERNITE DANS LE MONDE ARABE ET REEXAMEN DES TRANSITIONS DEMOCRATIQUES DEPUIS 2011 : PENSER AU DELA DU PARADIGME DE LA TRANSITOLOGIE
Les Printemps arabe ont reposé avec acuité la question de la transition vers la démocratie, dans un monde que beaucoup d’analystes jugeaient réfractaires à ce type de régime. En fait, dans certains pays comme le Maroc, le discours de la modernisation datait déjà de plus de dix ans, tandis que, plus lointainement, les élites nationalistes qui ont pris le pouvoir après le départ des colonisateurs n’ont cessé de revendiquer leur filiation en même temps que leurs critiques vis-à-vis d’une modernité d’origine principalement occidentale. Pas plus que le monde arabo-musulman ne serait par nature incompatible avec la démocratie, il n’est pas exact d’affirmer que ce monde n’aurait pas connu la modernité. C’est à partir de la longue expérience de la soumission à des pouvoirs politiques autocrates, et non en partant du message de l’Islam, qu’il faut analyser les raisons d’une « modernité introuvable » et plus largement « trahie » par les élites. Ce chemin d’une nécessaire déconstruction permet de prendre la mesure de la portée et des limites des mobilisations populaires des Printemps arabes : loin d’être la seule affaire des élites politiques et de se présenter comme un mouvement auto-finalisé, la « transition démocratique » apparaît plus complexe que les théories dites de la « transitologie » ne l’ont affirmé.
CHRONIQUES HEBDOMADAIRES DE l'IMRI