UNESCO
Des déboires et des espoirs
Par Jawad KERDOUDI, Président de l’IMRI (Institut Marocain des Relations Internationales)
Rappelons tout d’abord que l’UNESCO (Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture) est une institution spécialisée des Nations Unies créée le 16 Novembre 1945 suite à la seconde guerre mondiale. Son siège est à Paris et elle compte 195 Etats membres. Ses objectifs à sa création étaient de contribuer au maintien de la paix et de la sécurité en resserrant par l’éducation, la science et la culture, la collaboration entre nations. Son but est d’assurer le respect universel de la justice, de la loi, des droits de l’homme et des libertés fondamentales pour tous.
Tout au long de son parcours, l’UNESCO a fait un travail remarquable pour permettre à toutes les populations d’accéder à une éducation de qualité, en facilitant la mise en place de partenariat et en mesurant les progrès accomplis. Dans les sciences naturelles, elle a établi un réseau de réserves de biosphères pour protéger la nature. Elle a également agi pour faire avancer les connaissances, les normes et la coopération intellectuelle afin de faciliter les transformations sociales. Elle est aussi très appréciée par l’établissement et la protection de sa liste du patrimoine mondial.
Malheureusement à partir de 2003, l’UNESCO a connu de grands déboires sur le plan budgétaire et pour des raisons politiques. Elle a été obligée de s’engager dans un plan sévère de réduction des dépenses et par l’abandon de plusieurs activités. Après l’admission tout à fait légitime de la Palestine à l’UNESCO, le 23 Novembre 2011, les Etats-Unis ont suspendu leur contribution financière qui étaient importante. Suite à une résolution du 8 Juillet 2017, considérant Hébron comme ville palestinienne occupée dans une zone protégée, le 12 Octobre 2017 les Etats-Unis suivis par Israël se sont retirés de l’UNESCO avec effet au 31 Décembre 2018. Cela montre le soutien inconditionnel de Donald Trump à Israël et sa défiance vis-à-vis du multilatéralisme puisqu’il a déjà fait quitter les Etats-Unis de l’Accord Transpacifique et de l’Accord de Paris sur le changement climatique.
Cependant, l’élection le 13 Octobre 2017 à la Direction Générale de l’UNESCO de la franco-marocaine Audrey Azoulay permet d’espérer un redressement de la situation de cette organisation. Cette diplômée de l’ENA, de Sciences Po et d’un MBA britannique, a été Ministre française de la culture de Février 2016 à Mai 2017. Elle a l’avantage de jouir d’une grande diversité du fait de son origine juive, d’une grande partie de sa vie passée en France, et de sa proximité avec le Maroc, le monde arabe et l’Afrique. D’ailleurs elle a déclaré « Dans un moment de crise, il faut plus que jamais s’impliquer, chercher à renforcer l’organisation et non pas à la quitter. Je vais travailler à restaurer sa crédibilité et la confiance des Etats membres ». On ne peut que lui souhaiter bonne chance pour redonner tout son lustre à cette incontournable institution internationale qu’est l’UNESCO.
CHRONIQUES HEBDOMADAIRES DE l'IMRI