logo_imri
logo_imri

FORUM CRANS MONTANA A DAKHLA
« L’Afrique et la Coopération Sud-Sud »
Rôle structurant du Maroc au niveau régional

Par Jawad KERDOUDI,


Président de l’IMRI (Institut Marocain des Relations Internationales)


La quatrième édition du Forum Crans Montana a été ouverte à Dakhla le 15 Mars 2018 et va se prolonger jusqu’au 20 Mars. Elle a regroupé plus de 3500 participants dont 43 organisations internationales et régionales, et des représentants de haut niveau de 162 Etats. Le thème de cette quatrième édition est « L’Afrique et la Coopération Sud-Sud ». Deux questions y seront privilégiées : l’amélioration de la gouvernance et les conditions de vie des populations, et le rôle structurant du Maroc au niveau régional. Le programme de cette quatrième édition est très riche puisqu’il doit aborder plusieurs thématiques : l’économie des océans et le secteur halieutique, la gestion urbaine globale, le partenariat Afrique/Asie. Des ateliers seront consacrés à l’émancipation des femmes dans les cadres politique et économique, la sécurité alimentaire, la santé publique, l’intégration et l’émancipation de la jeunesse, la migration, la sécurité énergétique et les énergies renouvelables.

Le Maroc joue un rôle structurant au niveau régional grâce au Roi Mohammed VI qui a été l’instigateur de la politique africaine du Maroc.


Dès le départ, il a considéré l’Afrique comme constituant la profondeur stratégique du Maroc. Le cadre de coopération entre le Maroc et l’Afrique subsaharienne riche et en constante évolution, a été privilégié par rapport à l’Afrique du Nord dont l’Union du Maghreb Arabe est en panne, et les opportunités limitées avec l’Egypte. Le Roi Mohammed VI a effectué plus de 50 visites en Afrique Subsaharienne depuis 2000. Il est toujours accompagné d’un « Task Force » composée de ministres, de techniciens et des dirigeants des grands entreprises publiques et privées. Les visites royales ont concerné tout d’abord les pays de l’Afrique de l’Ouest pour des raisons de proximité géographique, historique, religieuse et linguistique (Afrique Francophone). Ils se sont étendus ensuite à l’Afrique Centrale et de l’Est ainsi qu’à Madagascar. Plus de 1000 Accords de coopération ont été signés par le Maroc avec une quarantaine de pays africains. Le Maroc a également annulé la dette des pays africains les moins avancés et leur a accordé des préférences commerciales.


Afin de financer l’aide au développement pour les pays d’Afrique Subsaharienne, le Maroc accorde un budget de 300 millions de $ par an. Sur le plan éducatif le Maroc accueille 16.000 étudiants africains dont 8000 bénéficiant de bourses par le biais de l’Agence marocaine de coopération internationale. La dimension spirituelle a été également mise en œuvre par la création en 2015 de l’Institut Mohammed VI pour la formation des Imams pour lutter contre l’extrémisme religieux et 700 étudiants africains y suivent des cours. Le Maroc ne manque pas d’apporter une aide humanitaire chaque fois qu’un pays africain est victime de catastrophes naturelles.


Le Maroc participe également à plusieurs missions de l’ONU de maintien de la paix en Afrique. Au niveau de l’immigration, le Maroc est passé du stade d’un pays de transit à celui d’un pays de résidence. C’est ainsi qu’en 2014, 25.000 immigrés clandestins dont des africains ont été régularisés. Le Roi Mohamed VI en tant que leader de l’Union africaine pour la question de l’immigration, a proposé un Agenda africain pour la migration qui recommande la création d’un Observatoire de la migration et la désignation d’un Envoyé spécial de l’Union africaine chargé de la migration.


Afin de lutter contre les effets dévastateurs des changements climatiques notamment vis-à-vis de l’Afrique, le Maroc a organisé la COP22 à Marrakech et le premier Sommet Africain de l’Action, qui a décidé d’accorder la priorité au développement du Sahel. De même a été lancé le programme "AAA" « Adaptation de l’Agriculture en Afrique » pour assurer la sécurité alimentaire du continent et le programme « Ceinture bleue » pour lutter contre le réchauffement des océans.


Sur le plan économique plusieurs Conseils d’Affaires Maroc-Africains ont été mis en place et plusieurs forums économiques ont eu lieu soit au Maroc, soit dans d’autres pays africains. C’est ainsi que les échanges commerciaux entre le Maroc et l’Afrique subsaharienne ont programmés de 9,2% entre 2008 et 2016. Au niveau des investissements, le Maroc est classé 1er investisseur africain en Afrique de l’Ouest et second investisseur en Afrique Subsaharienne après l’Afrique du Sud. Les secteurs concernés par les investissements marocains sont les secteurs bancaires, les télécoms, les assurances, le secteur de l’eau et de l’électricité, l’immobilier et le BTP. Parmi les grands projets initiés par le Maroc on peut citer le Gazoduc Africain Atlantique (Nigeria/Maroc) et la construction d’usines de fertilisants à partir du phosphate marocain. Pour s’intégrer davantage à son continent, le Maroc a opéré son retour à l’Union africaine le 30 Janvier 2017 et a demandé son adhésion à la CEDEAO.


En conclusion, par la coopération multiforme qu’il a érigée avec les pays africains le Maroc donne le parfait exemple de la coopération Sud-Sud.




CHRONIQUES HEBDOMADAIRES DE l'IMRI

page numéro [ 1 ] 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 100 101 102 103 104 105 106 107 108 109 110 111 112 113 114 115 116 117 118 119 120 121