Conflit RĂ©gional du Sahara : Des petits pas dans la bonne direction
Par Jawad KERDOUDI Président de l’IMRI (Institut Marocain des Relations Internationales)
Le conflit du Sahara qui oppose depuis 43 ans le Maroc à l’Algérie et le Polisario, vient de connaître durant la première semaine de Décembre 2018 des initiatives porteuses d’espoir.
En effet, suite à la résolution 2440 du Conseil de Sécurité de l’ONU, l’Envoyé personnel du Secrétaire Général Horst Köhler a envoyé une invitation le 23 Novembre 2018 au Maroc, Algérie, Mauritanie et Polisario en vue de la relance du processus politique visant à régler le différent régional sur le Sahara. Les quatre parties ont répondu positivement à cette invitation et ont participé à la Table ronde qui a eu lieu à Genève les 5 et 6 Décembre 2018.
La Délégation marocaine était composée de Nasser Bourita ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Omar Hilale représentant permanent du Royaume auprès des Nations Unies à New York, Sidi Hamdi Ould Rachid président de la région Laâyoune-Sakia El Hamra, Ynja Khattat président de la région Dakhla-Oued Eddahab et Fatima Adli actrice associative et membre du Conseil municipal de Smara. Il faut noter à ce sujet la participation de l’Algérie pour la première fois en tant que partie prenante, et la présence dans la délégation marocaine d’élus des deux régions des provinces sahariennes. L’ordre du jour de la Table ronde de Genève a porté sur le bilan des récents développements au Sahara, les défis régionaux, ainsi que les prochaines étapes dans le processus politique visant à résoudre le conflit.
A l’issue de la Table ronde, le communiqué final stipule que toutes les délégations ont reconnu « que la coopération et l’intégration, et non pas la confrontation, constituent les meilleurs moyens de faire face au défis de la région ». Les quatre délégations se sont également toutes mises d’accord sur le fait que « résoudre le conflit permettrait de contribuer à l’amélioration des vies des habitants de la région ».
Le lendemain de la Table ronde de Genève soit le 7 Décembre 2018, l’Assemblée Générale des Nations Unies a adopté une résolution approuvée par la 4ème Commission en Octobre 2018, réitérant son soutien au processus politique mené sous les auspices exclusifs des Nations-Unies pour le règlement du différent régional sur le Sahara occidental. Cette résolution approuve le processus politique en vue de parvenir à une solution politique « juste, durable et mutuellement acceptable ». Le texte souligne que la solution à ce différent doit se baser sur les faits nouveaux survenus depuis 2006, et fait référence ainsi à l’initiative marocaine d’autonomie, et enterre définitivement tous les plans antérieurs à cette date.
Le Plan d’autonomie présenté par le Maroc a été salué par l’Organe exécutif des Nations-Unies et l’ensemble de la communauté internationale, comme une initiative sérieuse et crédible pour le règlement définitif de ce différend régional.
En conclusion, aussi bien la Table ronde de Genève que la résolution de l’Assemblée Générale des Nations Unies de 7 Décembre 2018 constituent des petits pas vers le règlement du différend du Sahara. Mails il est trop tôt pour crier victoire. En effet, la Table ronde n’a pas abordé le problème de fond se contentant de généralités, tandis que la résolution de l’Assemblée Général des Nations Unies, certes positive pour le Maroc, n’a pas tranché la question. La clé pour solutionner définitivement la question du Sahara se trouve à Alger, où se déroule actuellement une lutte implacable des clans en vue des élections présidentielles en Avril 2019. Aussi faut-il continuer la pression sur l’Algérie, et reporter la prochaine Table ronde de l’ONU au 2ème trimestre 2019 après les élections présidentielles Algériennes.
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