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ÉLECTIONS LÉGISLATIVES ISRAÉLIENNES :
QUEL IMPACT SUR LES PALESTINIENS ?

Par Jawad KERDOUDI
Président de l’IMRI (Institut Marocain des Relations Internationales)

Les élections législatives israéliennes ont eu lieu le 17 Septembre 2019. Ce sont des élections anticipées suite à l’échec de la formation d’un gouvernement de coalition après les élections organisées en Avril 2019. Ces élections ont pour objet de désigner pour un mandat de quatre ans les députés de la Knesset, qui est le parlement unicaméral d’Israël composé de 120 sièges. Le scrutin est proportionnel plurinominal avec un seuil électoral de 3,25% dans une seule circonscription nationale. A noter que ce scrutin proportionnel avec un faible seuil électoral éparpille les voix auprès des vingt huit partis qui sont en compétition, et rend difficile l’obtention de la majorité de 61 sièges à la Knesset.

Le corps électoral qui est de 6,3 Millions d’inscrits a largement voté puisque le taux de participation a été de 69,72%. Les résultats obtenus quasi-définitifs vont permettre à sept partis de siéger à la Knesset. Le parti qui a obtenu le plus de sièges (33) est Kahon Lavan (Bleu et blanc qui sont les couleurs du drapeau israélien) d’idéologie nationale-libérale est dirigé par un ancien Chef d’Etat-major de l’armée israélienne Benny Gantz. Le Likoud d’obédience centre-droite à extrême droite a obtenu 31 sièges et est dirigé par Benyamin Netannyahou. La troisième alliance qui a remporté 13 sièges est composée de plusieurs partis d’arabes israéliens qui sont antisionistes et favorables à la solution à deux Etats. Le Shas qui est ultraorthodoxe séfarade a obtenu 9 sièges, suivi du parti judaisme unifié de la Torah utlraorthodoxe ashkénaze qui a obtenu 8 sièges. Le même nombre de sièges (8) a été obtenu par le parti Israël Beytenou dirigé par Avigdor Liberman qui défend les israéliens d’origine russe et qui est laïc. En fin de liste on trouve l’Alliance Yamina formée de partis d’extrême droite (7 sièges), le parti travailliste d’obédience socialiste et favorable à la solution à deux Etats (6 sièges), et enfin l’Union démocratique d’idéologie de gauche dont le parti démocrate est pro-solution à deux Etats et qui a obtenus 5 sièges.

Ce scrutin a plongé Israël dans l’impasse politique, car aucun camp en présence ne recueille suffisamment de sièges pour obtenir la majorité à la Knesset. Le Likoud, même en ajoutant les sièges des partis d’extrême-droite et religieux ne parvient pas à la majorité, du fait du refus de parti Israël Beytenou de former un gouvernement avec les partis religieux. De l’autre côté, le parti bleu et blanc en incorporant les partis de gauche et la liste arabe unifiée est incapable lui aussi d’atteindre la majorité. Netannyahou a proposé à Benny Gantz de former un gouvernement d’union sous sa présidence, ce qui a été refusé par le parti bleu et blanc. Il appartiendra au Président d’Israël Reuven Rivlin de désigner le futur premier ministre, après les consultations qu’il a entamées dès dimanche 22 Septembre. A noter que Benyamin Netannyahou qui doit être auditionné début Octobre par la justice pour des affaires de corruption, abus de confiance et malversations, cherche à tout prix à se maintenir au poste de premier ministre qu’il occupe depuis plus d’une décennie.

Pendant la campagne électorale israélienne, le problème palestinien n’a pas fait l’objet de débats, puisque seule une minorité de partis sont favorables à la solution à deux Etats. La bonne nouvelle est la liste arabe unifiée qui a permis de gagner 13 sièges à la Knesset, et qui peut peser sur la formation du futur gouvernement israélien. Ce qu’il faut espérer avant tout, est la non-reconduction de Netannyahou au poste de premier ministre, car il va continuer à s’opposer à la solution à deux Etats, et à favoriser la colonisation israélienne à Jérusalem et en Cisjordanie. A noter que dimanche 22 Septembre le parti de la liste unifiée arabe a apporté son soutien officiel à Benny Gantz chef du parti centriste. Une première depuis 1992, lorsque cinq députés arabes avaient permis à Yitzhak Rabin d’obtenir une majorité avant les Accords d’Oslo. La formation d’un gouvernement par Benny Gantz avec le soutien de la liste unifié arabe pourrait amener une politique plus modérée concernant le problème palestinien. Dans tous les cas, les dirigeants palestiniens doivent continuer la lutte aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur pour faire triompher leur juste cause.

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