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Opération Guerguerat
Une grande avancée de la cause nationale

Par Jawad KERDOUDI
Président de l’IMRI (Institut Marocain des Relations Internationales)

Guerguerat est une localité frontière située à l’extrême Sud-Ouest du Sahara marocain, faisant partie de la province d’Aousserd dans la région Dakhla-Oued Ed-Dahab. Le poste frontalier qui s’y trouve nommé Bir Guendouz dispose d’un scanner afin de contrôler les véhicules et leurs marchandises. Ce poste dessert une importante route commerciale entre le Maroc et la Mauritanie et au-delà l’Afrique subsaharienne. On estime à 200 véhicules par jour le trafic qui transite par Bir Guendouz. Entre le poste frontalier marocain et mauritanien se trouve une zone-tampon de quelques kilomètres. Des éléments civils et quelques 70 hommes armés du Polisario se sont installés dans la zone tampon, menant des provocations et des actes de piraterie vis-à-vis des véhicules qui traversent la zone. Le 21 Octobre 2020, ces éléments ont obstrué le passage frontalier entre le Maroc et la Mauritanie immobilisant pendant plusieurs jours une flotte de quelques 1500 véhicules.

Le Maroc a immédiatement saisi le Secrétaire général de l’ONU de cette situation afin de déloger les éléments du Polisario. En effet selon le Cessez-le-feu entré en vigueur en Septembre 1991, la zone tampon est une « no man’s land » surveillée par la Minurso qui est une opération de maintien de la paix des Nations Unies. Monsieur António Guteress a en effet demandé à plusieurs reprises au Polisario de retirer ses éléments stationnés à Guerguerat. Devant l’absence de résultats, le Maroc a lancé le 13 Novembre 2020 une opération militaire afin de mettre un terme à la situation de blocage, et de restaurer la libre circulation civile et commerciale sur la route qui conduit vers la Mauritanie. L’opération qui s’est déroulée sans faire de victimes a fait fuir les éléments du Polisario après avoir mis le feu à des tentes qu’ils avaient dressées sur la zone. Des hommes du génie civil des Forces Armées Royales ont été déployés à une dizaine de kilomètres du poste-frontière pour colmater une brèche dans le mur qui sépare les deux camps de façon à rendre impossible l’accès à la zone. Depuis, les camions circulent librement et en toute sécurité entre le Maroc et la Mauritanie.
L’opération militaire marocaine à Guerguerat a été saluée positivement par la quasi-totalité des pays de la Communauté internationale. C’est ainsi que le porte-parole de l’Union européenne a déclaré que la garantie de la libre circulation des services et des biens est fondamentale, et que la stabilité politique et économique du voisinage est primordiale, tout en saluant l’attachement du Maroc pour le Cessez-le-feu. L’Union africaine a appelé pour une solution politique juste et acceptable pour toutes les parties en conflit. Le Secrétaire général de l’ONU a regretté que la solution du blocage n’a pas été du fait de son organisation, en insistant sur le maintien du Cessez-le-feu. La communauté des Etats Sahelo-Sahariens (Cen-SAD) ainsi que plusieurs pays africains ont apporté leur soutien aux mesures prises par le Maroc pour rétablir une circulation normale à Guerguerat. Les pays Arabes du Golfe ainsi que la Jordanie ont manifesté leur soutien au Maroc pour les mesures prises pour rétablir la libre circulation civile et commerciale dans la zone tampon de Guerguerat. La Russie de son côté a souhaité que la solution de la question du Sahara soit trouvée exclusivement par des moyens politiques et diplomatiques, et sur la base du droit international en vigueur. Enfin les Pays-Bas ont insisté sur la préservation de la liberté de mouvement et de commerce transfrontalier dans la région et au retour au processus politique dirigé par l’ONU.
Les deux seules voix discordantes à l’opération militaire du Maroc à Guerguerat ont été celles de l’Algérie et de l’Afrique du Sud. La première par le ministre algérien des affaires étrangères qui a demandé que la question du Sahara soit retirée de l’ONU, et confiée au Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine. Cette demande a été rejetée par ses collègues du fait que le Sommet de l’Union africaine tenu à Nouakchott en 2018 a donné l’exclusivité à l’ONU pour traiter de la question du Sahara. La seconde est celle de l’Afrique du Sud, membre non permanent du Conseil de sécurité, qui a tenté en vain de mettre à l’ordre du jour du Conseil le dossier de Guerguerat.
En conclusion, grâce à la symbiose entre le Roi, le gouvernement, le parlement et l’ensemble du peuple marocain, la question du Sahara marocain est sur la bonne voie. La résolution 2548 du Conseil de sécurité de l’ONU votée le 30 Octobre 2020 est très favorable à la position du Maroc, dans la mesure où elle donne la prééminence au Plan d’autonomie présenté par le Maroc. L’ouverture de plusieurs Consulats étrangers à Laâyoune et Dakhla est une preuve concrète de la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur son Sahara. Enfin, le soutien quasi-unanime de la communauté internationale à l’opération militaire de Guerguerat conforte diplomatiquement la position du Maroc. Il faut cependant rester vigilant et en éveil car le pouvoir actuellement en place en Algérie est toujours opposé à notre intégralité territoriale.

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