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L’Observatoire africain de la migration
Une réalisation concrète du Maroc

Par Jawad KERDOUDI
Président de l’IMRI (Institut Marocain des Relations Internationales)

La migration est définie comme le déplacement de personnes d’un lieu à un autre. Elle peut se faire à l’intérieur même du pays, dans un pays voisin, ou dans un pays lointain. On distingue les migrations volontaires pour la recherche d’un emploi, faire des études à l’étranger, ou dans le cadre du regroupement familial. Les migrations contraintes ont pour objet de fuir un conflit armé dans le pays d’origine, des persécutions ou des discriminations, et elles sont régies par le droit d’asile. Enfin il existe les migrations régulières dûment autorisées par le pays d’accueil, et les migrations clandestines qui sont hors de la loi.

La migration s’est développée depuis l’aube de l’humanité, et beaucoup de pays sont nés grâce à la migration. Dans un rapport de 2019, l’ONU a recensé 270 millions de migrants, soit 3,5% de la population mondiale. Les grands pays d’accueil sont les Etats-Unis (51M), l’Allemagne et l’Arabie saoudite (13M), la Russie (12M) et le Royaume-Uni (10M). Les grands pays d’origine de la migration sont l’Inde (18M), le Mexique (12M), la Chine (11M), la Russie (10M) et la Syrie (8M). Alors que les médias ont exagéré son importance notamment en 2015, la part du continent africain dans la migration n’est que 33M dont 80% sont réalisée entre pays africains. Les grands pays d’accueil de la migration africaine sont l’Afrique du Sud (3,1M), la Côte d’Ivoire (2,1M) et la Nigeria (1,9M).
Du fait de la politique active du Maroc en matière de migration, le Roi Mohammed VI a été désigné par l’Union africaine comme Leader africain sur la question de la migration. Dès 2013, le Maroc s’est doté d’une nouvelle politique de migration qui prévoit l’intégration socio-économique des migrants se trouvant sur son territoire. Cette politique a permis la régularisation de la situation de 50.000 migrants irréguliers. Le Maroc a joué un grand rôle également en organisant les 10 et 11 Décembre 2018 à Marrakech la Conférence intergouvernementale pour l’adoption du Pacte mondial sur les migrations. A l’occasion du 30ème Sommet de l’Union africaine qui a eu lieu en Janvier 2018, le Roi Mohammed VI a présenté l’Agenda africain sur la migration qui prévoit la création d’un Observatoire africain de la migration. Cet organisme a été inauguré à Rabat le 18 Décembre 2020 qui coïncide avec la journée internationale des migrants. La cérémonie d’ouverture a été présidée par le Ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita et la Commissaire aux affaires sociales de l’Union africaine Amira El Fadil, qui ont signé un accord de siège de l’Observatoire entre le Maroc et la Commission de l’Union Africaine.
L’Objectif de cet Observatoire est de développer un processus de collecte, d’analyse et d’échange d’informations et d’expériences en matière de migration. Il a pour but d’asseoir une meilleure gouvernance migratoire en Afrique. Il a nécessité deux années de travail entre le Ministère des Affaires Etrangères et la Commission de l’Union africaine. Cet Observatoire a aussi pour rôle de démystifier les stéréotypes erronés sur la migration africaine, et de mettre en valeur le rôle que peut jouer la migration en faveur du développement des pays d’accueil et d’origine. Il se fixe également pour objectif de démultiplier son action par une mise en réseau avec les instituts similaires dans la région. L’équipe dirigeante de cet Observatoire aura pour tâche d’établir une base de données migratoires africaines, et d’être un portail de l’Afrique sur les données migratoires. Elle se fixe aussi comme objectif de contribuer à la cohésion des politiques migratoires des pays africains. L’Union africaine prévoit de compléter l’Observatoire ayant son siège à Rabat par un Centre africain d’études et de recherches sur les migrants qui sera installé à Bamako, et un Centre des opérations continentales à Khartoum.
En conclusion, on ne peut que se féliciter de l’inauguration de cet Observatoire au Maroc qui contribue par une opération concrète aux efforts de l’Union africaine dans le domaine de la migration. C’est la première institution de l’Union africaine qu’abrite le Maroc depuis son retour en 2017, ce qui va consolider davantage sa politique africaine.

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